[Nouvelle] Echappée nocturne

Echappée nocturne

La brise était légère ce soir là, mais suffisante pour me faire parvenir les sentiments de Nelan. Les arbres me portaient sa voix, et les racines, ses songes. De la souffrance et des larmes. Et un lieu. Le seul au dessus duquel le soleil venait poindre dans les terres désolées du Darkshire : le repaire des mendiants. Bizarrement, cet endroit où se rencontrent une sépulture et une chute d'eau était devenu à son tour le théatre d'une tragédie.

Lorsque le druide arriva sur place, deux Rédempteurs le précédaient donc déjà : Athanwë, et le soigneterre. Apprenant la nouvelle lors de son départ de Stormwind, il fut bientot rejoint par Kerak, et Sinaya. Nelan déambulait le long des parois qui surplombaient la tombe, humant l'air ici, s'arrêtant un peu par là. Les yeux à demi fermés, il ne cessait de décrire une scène qu'il était seul à voir. D'autres l'auraient vu sans doute s'ils avaient été présents sur les lieux plus tôt.

Une elfe y a enduré mille souffrances, de la main d'une ombre humaine. Elle avait été ensuite menée - ou trainée - vers une maison aux abords du bourg. Lorsque les Rédempteurs ont voulu vérifié si elle était toujours détenue dans l'endroit, une porte scellée par la magie leur bloqua le passage, et des fenêtres aussi opaques que solides leur interdirent tout regard à l'intérieur. Mornaglar demanda aux veilleurs de surveiller les allées et venues.

Leur rapport tomba le lendemain matin. Au crépuscule, deux elfes et une humaine avaient finalement quitté le comté, profitant d'une attaque de décharnés pour prendre la poutre d'escampette.

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Novice Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 15/08/2007

Lorsque Lyenlia, l’humaine aux cornes de démone, libéra la demeure de son sceau magique, elle fut la première à franchir le seuil de la porte. Un visage fatigué semblait figer son expression. L’adolescente cornue fut assez vite suivit des deux elfes. La première, cagoulée, portait dans ses bras la seconde vêtue assez légèrement pour la fraîcheur de la nuit : un pantalon maculé d’un rouge assez écarlate et une chemisette blanche, portant tous les points d’une succube. Cette dernière semblait se pelotonner dans les bras protecteurs qui la soutenaient avec une expression de bien-être sur le visage. Assez rapidement, elles se dirigèrent à dos de tigre vers Stormwind, et disparurent aux yeux de tous.

Plusieurs jours après, l’elfe blessée semblait s’être totalement remise. Il semblerait qu’elle rencontre fréquemment l’humaine cornue. Quant à l’elfe cagoulée, elle semble avoir pris une direction différente. Il serait d’ailleurs difficile de la reconnaître si elle apparaissait à visage découvert … elle n’habite surement pas Stormwind…

Partout où il pensait pouvoir les retrouver, le druide les fit quérir, mais sans succès. Le doute ne cessait de le tourmenter depuis qu'il avait guetté si longtemps cette maison condamnée. Ces bois qui jadis n'avaient plus de secrets pour lui, semblaient aujourd'hui trouver une toute autre dimension. Les questions se bousculaient dans sa tête. A chacun de ses songes, il craignait d'avoir à partager ceux de Nelan désormais.

Tout ce qu'il l'accueillit dans la nuit noire hors de ses rêves, était une chandelle a la flamme vascillante, prête à se laisser mourir à la premiere bise un peu forte, sous la lueur d'une lune éclatante ...

Novice Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 15/08/2007

Une ombre furtive, presque indécelable, se faufila à travers les bois du sombre-comté. Sautant de branche en branche aussi aisément que l’aurait fait un petit écureuil, l’ombre serpentait les feuillages avec une certain agilité et discrétion. Seul le bruissement des feuilles, semblable à la symphonie du vent, courait vers le repaire des mendiants.

Depuis plusieurs nuits déjà, Eryka s’aventurait vers ce lieu sordide théâtre de maintes infamies proféré par ce démon…

Les structures de bois qui soutenaient les plantes grimpantes semblaient avoir été solidifié pour supporter les ruades d’une victime ligotée… d’ailleurs, des chaines presque rouillées y était encore attachées. Les plantes avaient flétries, et le bois souillé de nombreuse tâche noirâtre… plus rien ne semblait vraiment réel en ce lieu.

Personne …

Soupirant à la fois d’aise et de vexation, l’ombre repartait sans trainer en empruntant le même chemin. Surement qu’un être attentif aurait put l’apercevoir, sa discrétion, n’était sans doute pas parfaite …

Initié Nombre de messages : 141 Age : 35 Date d'inscription : 10/08/2007

Je m'assoie près de ce lac. Morbide paradoxe que de voir l'élément de la vie cotoyer ce lieu, véritable autel de la peur. Une gorgée. Je reste là, à revoir la scène, à réimaginer chaque détail. Quelque chose manque. Mon esprit est perturbé. Qu'est-ce que je ne vois donc pas... Qu'est-ce que je ne veux donc pas voir..!

Un soupir. Damnation, rien de nouveau n'apparaît. Je vais m'asseoir au pied de l'arbre derrière lequel j'étais caché. Je pose ma tête contre le tronc, fermant les yeux. Curieux échange, l'arbre ici souillé par la présence de ces créatures semble m'apporter son réconfort, à moi, le lâche témoin, celui qui est resté tapis dans l'ombre... Une goutte froide et salée... Depuis quand n'ai-je pas versé de larme... Je me saisis de la goutte coulant le long de ma joue. Brillante, étincelante. La main au sol. La goutte s'écrase. Je me relève. Demi-tour. Je repars vers le Sombre-Comté, sans même m'apercevoir d'une chose. Le brin d'herbe qui a accueilli ma larme a retrouvé une once de vie... Je reviendrai demain...

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