Un récit délaissé aux côtés du grimoire de la Rédemption. Un parchemin que l'on omettrait de lire s'il n'y avait pas ce quelque chose d'indescriptible pour nous mener jusqu'à lui.
Même la Création dû naître,
Le Temps n’existait pas…
Il n’y avait que le vide, infini Néant des possibles.
Puis vint le Souffle.
Le souffle traversa le Néant. La Création se forma en de multiples mondes. Mais ceux-ci étaient trop proches et s’entrechoquèrent, engendrant un fracas indescriptible.
Puis le Souffle revint à son point d’origine et le fracas des mondes devint une mélodie.
De cette mélodie naquit Tout.
Tout, charmé par la mélodie des mondes, se mit à rêver. Les mondes commencèrent à s’ordonner, la mélodie s’acheva.
Tout, ouvrit les yeux. La Lumière envahit la Création, se mêlant au Ténèbres et au Néant.
Tout contempla ses enfants dieux et se rendormit, bercé par le souvenir de la mélodie des mondes.
De la rencontre entre les Ténèbres et la Lumière naquit la Conscience.
Des songes inachevés de Tout naquit l’Inspiration.
La Conquête, vint à la création dotée d’ailes ardentes.
De la rencontre entre la Lumière et les Ténèbres naquit la Beauté.
La Sagesse, était nue. En son cœur triste se trouvait le secret de la mesure des choses.
Le Désir, naquit comme un accès de fureur.
Seule la Conscience possédait une parcelle d’identité. Seule la Beauté possédait une forme. Désemparées d’être incomplètes, la Beauté et la Conscience se lièrent et échangèrent une partie d’elles-mêmes.
L’Inspiration resta seule, invisible aux yeux de ses semblables. Son essence lui permit de changer d’identité et de forme à volonté.
La Beauté et la Conscience vagabondèrent dans la Création, découvrant les merveilles engendrées par le songe de Tout.
Profitant de leur immense pouvoir, elles éveillèrent et nommèrent toutes les créatures qu’elles rencontrèrent… Toutes, sauf l’Inspiration.
L’Inspiration suivait la Beauté et la Conscience, découvrant la Création après elles. Elle renommait certaines créatures et en remodelait d’autres au gré de ses envies, leur faisant don des rêves et des cauchemars.
L’Inspiration rêva de la Beauté.
Croyant avoir découvert et nommé toute la Création, la Beauté et la Conscience décidèrent de créer à leur tour. Elles s’unirent à nouveau et de leurs pouvoirs mêlés jaillirent trois nouveaux, les Enfants de la Félicité.
Le Désir, plus fort que tout, attisa en retour les rêves de l’Inspiration.
La Conquête aux ailes de gloire lui révéla que la Beauté serait sienne.
La Sagesse perça les secrets de l’Inspiration et lui dicta patience et résolution.
Alors que la Conscience cherchait à apaiser le Désir, l’Inspiration vint visiter la Beauté et la fit sienne.
Lorsque la Conscience revint de son impossible quête, elle vit la Beauté pleine et souriante.
Ne se méprenant pas sur ce qui s’était passé, la Conscience devina l’œuvre de ses trois enfants mais su qu’aucun d’entre eux ne s’était uni à la Beauté.
La Conscience, affaiblie par son combat contre le Désir, découvrit la colère. Elle promit à la Beauté que l’enfantement qu’elle attendait serait douloureux si elle ne révélait pas le nom de l’être auquel elle s’était unie.
La Beauté, ne se rappelant que de la joie procurée par l’Inspiration, ne pu dire un mot et mit au monde ses deux enfants dans de terribles souffrances.
Une signature gît au bas de la page : "Votre juge bien-aimé."