Une fois les défenses de Stromgarde affaiblies, je n’avais plus rien à faire dans la région d’Arathi, à l’armée de s’en occuper maintenant. Me rappellant les paroles d’Edelween j’ai pris la route du nord vers les Contreforts d’Hillsbrad. Il était assez tard dans la nuit quand j’ai atteint Southshore. Pas de temps à perdre, une bonne nuit de repos et départ au petit matin.
A l’aube, les montagnes étaient toutes roses ça m’a fait penser à une grosse meringue. Alors ça m’a donné faim. En passant... leur tarte aux cerises maison est fameuse. Je me suis emmitouflée sous une épaisse couche de fourrure chaude et j’ai commencé mon ascension. Vers l’est, je pouvais voir un village. Il avait l’air abandonné mais il y avait tout de même du mouvement. En m’approchant j’ai vu qu’il s’agissait d’un village de mort-vivants. Je l’ai contourné prudemment.
Vers midi j’ai atteint les neiges éternelles. On dit que les nains sont résistant au froid... comment le serais-je en ayant passé toute mon enfance près de la Grande Forge ? Raide comme un golem j’avais du mal à rester discrète sur la neige, alors il a fallu me débarrasser de quelques ogres pour franchir le col. Ensuite le panneau disait tout droit alors je suis redescendue sur l’autre versant. Une petite vallée plus loin, alors que le soleil commençait à décliner, j’ai finalement atteint le camp du Noroit.
Le camp était assez rudimentaire. J’ai été immédiatement accostée par une femme à la robe blanche, un air exalté et fervent. Elle m’a accueillie et m’a exhortée à rejoindre leurs rangs. Devant mon scepticisme elle m’a parlé d’un grand fléau et d’armées de morts-vivants à nos portes. Toujours sceptique j’ai regardé vers le nord et cette étrange brume jaunâtre. Bien... allons voir...
Je me suis dirigée vers la brume. Sur la route l'atmosphère s’épaississait et l’air était saturé de vapeurs de soufre. Au bout de la route, coulait une rivière. Je me suis assise sur la berge et j’ai regardé l’autre rive. Une ville en ruine. J’ai traversé la rivière. Arrivée sur l’autre rive je me suis fondu dans les ombres. Le talus m’empêchait de voir bien haut alors je l’ai escaladé. En me relevant je me suis trouvé nez à nez avec un crâne.
Il m’a regardé avec l’ombre de ses orbites vides et dans un craquement d’os il a abattu son bâton sur mon épaule. J’ai cru que mon bras se détachait de mon corps, j’ai titubé en arrière et je suis tombée dans la rivière. J’ai commencé à nager frénétiquement, d’un seul bras. Il était à mes trousses. Un flash verdâtre et une douleur indescriptible. Atteignant la rive j’ai puisé dans le peu de forces qu’il me restait pour courir aussi loin que je le pouvais de cet endroit.
En tombant j’avais tout vu. Derrière le squelette, des centaines comme lui. D’autres avaient encore leur chair, des milliers... J’ai atteint le camp et je me suis écroulée. Même pas une fortification... une poignée d’illuminés... derrière c’est les pâturages d’Hillsbrad avec cet autre village de décharnés prets à rejoindre leurs rangs... puis le mur de Thoradin, troué comme du fromage d’Altérac... les steppes désertes d’Arathi... si cette armée se mettait en mouvement, qu’est-ce qui les empêcherait d’envahir les Paluns ?