Je ne suis pas jeune. Mais je ne suis pas vieux non plus. Je suis dans la force de l'âge disons.
J'ai assez voyagé, mais sans vraiment pouvoir prendre le temps de profiter du paysage.
La Guerre.
Par trois fois elle m'a fait prendre les armes et quitter les murs hospitaliers et sécurisants d'Ironforge.
Des Orcs, des Trolls, des Morts-Vivants et des créatures dont la seule image suffit pour me donner un frisson glacial le long du dos.
Elwynn, Tirisfal, les Morasses Noires, Redrige, Ashenvale, Northrend...
J'ai parcouru ces terres pour n'y voir que mort et désolation.
Lorsque que la guerre ne fût plus qu'une rumeur, j'eu envie de revenir dans les contrées que j'ai tant foulées et où j'ai perdu et fait couler du sang. Notre monde est si beau lorsqu'il baigne dans la paix !
C'est ainsi que j'en suis arrivé à postuler pour la Ligue des Explorateurs.
Ce que j'ignorais, c'est que la sélection était stricte et l'apprentissage long.
J'ai passé des années à lire des livres venant des quatre coins de la planète et écrits par des hommes et des femmes de toute éducation et de toute race (mais principalement des Elfes).
A défaut de pouvoir vagabonder dans les lieux que je découvrais par la lecture, je me les imaginais.
Mais plus le temps passait, plus il me tardait d'être autorisé à aller sur le terrain. La bibliothèque d'Ironforge commençait à me sortir par les trous de nez et je connaissais toutes les pièces du Musée comme si je les avais moi-même ramassées.
A force de persuasion, je fus enfin assigné à des postes de la Ligue sur le terrain.
La vie était austère mais agréable. J'appris beaucoup au contact des autres membres. Je renouais contact avec les armes à feu. Et je parvins à me lier d'amitié avec un ours que je traquais pour nourrir l'équipe de fouille.
Un soir, alors que j'étais à Menethil pour livrer un paquet au représentant local de la Ligue, je surpris le discours d'un Elfe très curieux dans l'auberge où j'étais descendu.
Je suis habitué aux moeurs et coutumes elfes, j'en ai très souvent côtoyés. Cependant, il y avait quelque chose de particulier dans le discours de ce druide.
Inutile de préciser ici ce qu'il m'a dit. Le plus important, c'est qu'il m'a fait réaliser une chose cruciale.
Quel est l'intérêt d'explorer et d'étudier le monde et son passé si celui-ci se meurt et est voué à la disparition ?
Observer est une chose louable, mais l'inactivité peut engendrer des drames.
Ainsi, je fis allégeance aux Rédempteurs de la Nature. Toute ma vie je combattrais contre la Non-Vie pour protéger notre monde.
Je sais que je ne pourrais jamais passer outre ma nature exploratrice et curieuse. Aussi j'espère que mes connaissances du monde et mes jambes voyageuses seront aussi utiles que les balles de mon fusil.